ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




La personne de Jésus :

Jésus prophète de la paternité de Dieu




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus
- Conception et naissance
- Prophète de la paternité
   de Dieu

  . L’homme à la main
    sèche
  . Le sourd-bègue
  . La multiplication des
    pains
  . Qui est ma mère ?
      - Le texte
      - Prologue
      - Folie de Jésus
      - Tentative d’enlèvement
      - Refus de Jésus
      - Évangile ou théologie ?
- Le sacrifice de la mort
- Une parole sur la croix
- La vie de Jésus
- La mise au tombeau
- Tombeau vide et
   résurrection



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Qui est ma mère ?
Évangile, ou théologie ?


   On vient d’affirmer que Jésus naît à la fois de la femme et de Dieu, sans que cette deuxième genèse fasse de lui Dieu, car l’une et l’autre sont constitutives de l’homme, la première au niveau biologique, la seconde, pourrait-on dire, au niveau métaphysique. Cette conclusion cependant paraît être en contradiction avec l’affirmation des évangiles que Jésus est à la fois Dieu et homme. Il suffit de nous rapporter aux ultimes paroles de l’évangile de Jean : « Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » (Jn 20:31). La contradiction existe donc, mais il faut en déterminer la portée.

   Le mot « Christ » est grec, et signifie « oint ». Dans la Bible, il est attribué à tous ceux que Dieu envoyait avec une mission de salut. Ceux-ci, souvent, n’étaient pas seulement nommés « oints » mais faisaient aussi l’objet d’une véritable onction rituelle. Le mot grec correspondait au mot hébreu « Messie », dont le sens est « envoyé ». Leurs sens sont différents mais pas en opposition, susceptibles, au contraire, d’être unis : l’homme oint pour être envoyé. Celui-ci était presque toujours un homme de la génération d’Abraham mais parfois non, comme dans la mission que Dieu donne à Cyrus de libérer le peuple d’Israël déporté à Babylone. Bien qu’il ne reconnaisse pas le Dieu d’Israël, le grand général était appelé par lui avec le titre de « Messie » (Christ) (Is 45:1).

   Il faut souligner que la mission d’être envoyé comme Christ conférait à l’homme une dignité qui ne changeait pas sa nature humaine. À la rigueur, il aurait convenu d’affirmer la même chose pour Jésus. Mais, chez Paul et dans les évangiles, la personne de Jésus est soumise à un processus de sublimation par lequel elle dépasse les limites de la nature humaine. Sans doute parce qu’elle exigeait qu’il meure pour que la mort soit rachetée, permettant à l’homme le retour à son immortalité d’origine.
   Jésus est un homme qui, par sa naissance, est dans une condition divine d’existence, mais les écrivains vont au-delà de la mission conférée par Dieu à Jésus comme Christ. Ils ne se bornent pas à décrire Jésus comme le prophète qui représente en lui l’homme violé dans sa naissance par le péché, qui s’offre par sa mort en expiation du péché et qui se montre comme l’homme retourné à la condition originelle d’immortalité, mais comme l’homme engendré par Dieu sans aide de l’onction du prophète, qui meurt en rédemption expiatoire du péché de tous les hommes, qui est le premier homme qui revient à la condition originelle d’immortalité.

   Je dirai plus : leur Jésus n’est pas l’homme devenu Dieu, mais Dieu qui devient homme, afin que les hommes retournent à leur condition originelle d’immortalité. Ce qui apparaît le plus étrange, le plus sujet à doute en tout cela, c’est que l’homme parvenu à l’accomplissement de cet événement de salut se trouve encore homme qui, pour parvenir à l’accomplissement de l’événement en lui, doit attendre de devenir Dieu ! Je serai porté à affirmer que les évangiles, au lieu d’être une parole d’annonce du salut, sont l’élaboration d’un système de salut, donc d’une théologie et d’une philosophie de salut.

   Il demeure difficile, pour ne pas dire impossible, pour moi de répondre à l’invitation de Jean de croire que Jésus est le Christ sans m’attarder à examiner par la raison si le système de foi me permet d’y croire. Et croire ou ne pas croire dépendraient alors de la seule raison.



août 2012




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